(Focale) : Les images mentales
Aujourd’hui, les élèves évoluent dans un monde de l’image, ils en sont inondés depuis leur naissance : dessins animés, textes illustrés, albums, applications numériques … ils sont rarement en position d’imaginer, de construire « des images dans leur tête » … Or, les difficultés rencontrées par les élèves en compréhension impactent toutes les disciplines et pourraient trouver ici une de leur origine.
Puisque les enfants sont peu sollicités pour construire des images mentales, les réseaux neuronaux qui devraient être mobilisés dans leur construction ne le sont pas. Or, plus les connexions neuronales sont sollicitées, plus elles se multiplient, plus le réseau se densifie, se réorganise, gagne en stabilité et en vitesse avant de devenir ultra performant : c’est la plasticité neuronale, base de l’apprentissage.
C’est dans cette perspective et parce ce processus a besoin de nombreuses répétitions et de temps que les activités ritualisées sont capitales. Car à l’inverse, les réseaux neuronaux non utilisés sont détruits ou recyclés. Le cerveau économe ne s’encombre pas de routes inutiles !
Le rôle de la modélisation est bien d’amener l’élève à construire son propre répertoire mental de problèmes connus, qui soulageront ses fonctions exécutives et lui permettront de traiter plus rapidement les problèmes basiques mais aussi d’extraire plus facilement les étapes dans les problèmes complexes.
Faire dessiner, représenter, schématiser un énoncé de problème (et/ou tout autre texte) qu’ils viennent de lire est donc une activité qui mérite d’être ritualisée.